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La Loi des Séries

19 août 2006

Stendhal était daltonien !

La viande gisait sur le trottoir. Immobile. Rouge sur gris. Une tache inepte dans cet environnement urbain que la vie avait déserté. Paradoxe absolu. Cette tranche de mort surlignait cruellement l’artificialité de nos vies, de notre quotidien. Elle imitait la ville et ses fantômes, ces pantomimes de réalité, de liberté. Nature domptée. Nature aseptisée. Nature éventrée. La viande gisait sur le trottoir. A la vue de tous, mais personne ne la remarquait. Personne ne lui prêtait la moindre attention. Comme si, hors de son étal, hors de contrôle, trop accusatrice, trop dérangeante, personne ne pouvait soutenir la comparaison. Le rappel de notre propre mortalité, de notre propre fragilité ignoré comme ces tentes qui la côtoyaient. Que la fange soit confinée là où l’on puisse l’oublier, à nos pieds. Viande
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La Loi des Séries
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